Sécurité

RDC : Les violations du cessez-le-feu aggravent la crise humanitaire à l’Est 

Alors que plusieurs luttes sont menées au pays ainsi qu’à l’international dans le cadre de la restauration de paix tant menacée à l’Est du pays, le cessez-le-feu exigé à plusieurs reprises se voit toujours négligé affectant ainsi la vie des plusieurs habitants qui sont contraints de fuir leurs villages. 

Au Nord-Kivu, plus de 20 000 personnes ont fui leurs villages au cours de deux dernières semaines, suite aux affrontements récurrents dans plusieurs zones qui mettent en danger la protection des civils.

À en croire, le rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié ce vendredi 16 mai 2025, en territoire de Rutshuru entre le 18 et le 27 avril 2025, des affrontements ont été signalés dans 11 villages des groupements de Tongo, Bukombo ,Mutanda et Kihondo (Chefferie de Bwito) causant ainsi le déplacement de plus de 10 600 personnes soit 1 773 ménages vers les cités de Tongo et Nyazale estimées sûres. 

Dans le lubero,  d’une part les combats armés à Kamandi-port et Kipese ont causé le déplacement de 1 750 personnes soit 293 ménages accueillies dans la cité de Vitshumbi, zone de santé de Kibirizi; d’autre part, les affrontements signalés à  Kamandi Gîte à l’Est du territoire ont provoqué des nouveaux déplacement vers Lunyasenge et kiribata.

Dans le territoire de Masisi,  entre le 14 et le 15 avril de cette année, près de 6 500 personnes ayant fui les combats à Masisi ont trouvé refuge dans plusieurs localités de la zone de santé de Kibua (Kimua, Ntando, Mukoberwa, Kailenge et Langira). Aucun acteur humanitaire n’est présent dans la zone, ce qui empêche à ce stade, toute réponse humanitaire possible; par ailleurs, les combats nés d’abord le 25 Avril 2025 dans la zone de santé de Masisi autour de la localité de Kinyumba puis répandus à Burubi, kınanda, kikomo et kasopo ont contraint nombreuses familles à fuir vers le centre de santé de Nyabiondo et Kashebere (walikale) en suite d’autres à Bibatama, Mungoto et Luke ont également occasionné un déplacement massif des populations menacées. 

L’ampleur exacte de ces déplacements reste à préciser car les acteurs humanitaires se retrouvent en difficulté d’atteindre certaines zones.

Dans le territoire de Walikale, Entre le 24 et le 27 avril, plus de 2 000 personnes (450 ménages) ont fui les villages de Malembe, Banamongera, Kando et Bagira (groupement Waloa-Luanda) par suite des affrontements entre factions rivales d’un groupe armé. Ces déplacés ont été accueillis dans la localité d’Ibiro (groupement Bakano), où ils sont hébergés dans des familles d’accueil et des centres collectifs surpeuplés. Ils demeurent sans accès à une assistance alimentaire, médicale, eau, hygiène et assainissement.

En ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo bien qu’il n’y ait pas d’affrontements, l’insécurité est devenue récurrente avec des cas d’assassinats devenus monnaie courante et la présence d’engins explosifs menaçant plusieurs habitations .

Par ailleurs, en ce qui concerne l’aide, ce rapport signale une distribution des vivres à plus de 20 000 personnes à Kingarame , territoire de Nyiragongo et une distribution des articles ménagers essentiels à 18 000 déplacés à Luotu en territoire de lubero. 

Les acteurs humanitaires signalent qu’au delà des affrontements; l’insécurité grandissante, la criminalité persistante, les violences et la menace des engins explosifs compromettent aussi la protection des civils et la sécurité des travailleurs humanitaires.

À ce stade où la vie humaine est au centre de la misère, le silence face aux violations répétées du cessez-le-feu n’est plus une option. Il appartient désormais aux dirigeants, aux institutions régionales et internationales, de passer des paroles aux actes. Car la paix ne se décrète pas, elle se construit et elle commence par l’écoute des victimes.

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